Edito

Février… Le mois où tout le monde ou presque se sent obligé de penser à l’amour… ne serait-ce d’ailleurs que pour dénigrer la Saint-Valentin, cette fête des amoureux et des fleuristes… Même si offrir un présent est considéré par Gary Chapman – bien connu des accompagnateurs de couples – comme un des cinq langages qui disent l’amour, il semblerait que cette fête souffre de son côté outrancièrement commercial. « Et d’ailleurs je n’ai pas besoin d’un jour spécial pour dire à mon conjoint que je l’aime ! » Grand bien lui fasse pourvu qu’effectivement vous le lui disiez tous les autres jours de l’année !

Peu importe finalement, l’essentiel c’est peut-être de se rendre compte de l’énorme besoin d’aimer et d’être aimé qui préside pour une bonne part à notre bonheur.

Les poètes, les philosophes, les théologiens et même les neurobiologistes ont beaucoup discouru sur l’amour : ce qu’il est, ce qu’il n’est pas, ce qu’il devrait être et ce qu’il ne sera jamais… le tout avec une bonne dose de subjectivité qui en dit long sur la manière dont ils vivent eux-mêmes ce sentiment qui fait couler autant d’encre que de larmes.

Décide-t-on de « tomber en amour » ? Pas sûr du tout mais ce qui est certain c’est qu’ensuite, sa longévité dépend bien de notre volonté, autrement dit de la décision prise ensemble de le faire durer ou pas, des efforts que l’on va faire chacun pour que la première brise contraire n’en signe pas le naufrage, du poids qu’on lui accorde au-delà de la légèreté des premiers « papillons dans le ventre », de la volonté de renoncer à la toute-puissance pour faire régner la confiance… .

Quelle aventure alors ! Quelle victoire sur l’usure du quotidien ! Quelle espérance pour le monde des humains ! Cet amour-là vaut bien un sacrement !

Un couple qui se dit « oui » avec la ferme intention que l’amour qui le cimente ne se fissure jamais suffisamment pour se renier… ce couple-là, est héroïque pour beaucoup ; ce couple-là, a peut-être tout simplement compris que le secret de l’amour qui dure ne se trouve pas dans les émotions éphémères trop légères mais bien dans la gravité des jours qui passent sans étouffer l’étonnement d’être encore et toujours, l’un pour l’autre, sujet d’émerveillement, des amis, des amants, des partenaires, des alliés !

Bonne nouvelle ! Cela s’apprend !

Il y a donc des amours heureuses, n’en déplaise à Aragon !