ÉDITO

J’ouvre la télé et je vois une émission spéciale destinée à récolter des fonds pour les enfants en situation de pauvreté ; je change de chaîne et je découvre des conflits aux quatre coins du monde ; je zappe encore et je vois la liesse d’un peuple parce que ses dieux du stade ont remporté la coupe ; j’essaie une autre chaîne et je tombe sur un film de Noël plein de bons sentiments sucrés… Et tout cela se côtoie, s’entrecroise et s’entremêle me laissant l’impression que nous vivons dans un monde de fous !

Quoi qu’on en dise, rien de nouveau sous le soleil : les Terriens ont toujours vécu des histoires et des situations allant de l’horreur la plus noire à l’allégresse la plus pure !

Et c’est dans ce monde-là que notre Dieu décide de venir vivre ! Mais que lui prend-il ? Le plus optimiste des humains aurait déjà baissé les bras en voyant que rien ne change jamais, que c’est « todi lip’tit qu’on sprôtche », et que décidément « il n’y a rien à de bon à espérer de cette engeance » !

Sauf que quand on aime, on ne désespère pas !

Sauf que notre Dieu a un cœur de maman !

Sauf que pour nous donner une chance de changer, c’est dans un enfant qu’il se donne ! Un enfant totalement dépendant, qui attend tout de son entourage  : amour, pitance, chaleur ! Et ça commence fort : quand il arrive, il fait nuit, il fait froid, personne d’autre que ses parents, sans doute un peu désemparés, ne l’attend…! On dit que des bergers l’ont reconnu et ont accouru sans tarder. On dit que des mages ont vu un signe, une étoile brillante, qu’ils l’ont suivie et ont trouvé l’enfant. On raconte aussi que le potentat du coin a lâché ses reîtres pour essayer de s’en débarrasser…

Quoi qu’en en dise, depuis la nuit du premier cri de cet enfançon, quelque chose a changé dans la vie des hommes : dorénavant et pour toujours, Dieu est avec nous, au coeur de nos vies, au beau milieu de nos tribulations, à la naissance de nos élans les plus beaux !

Il est là ! Ce n’est pas un concept, c’est la réalité pour tous ceux qui ont le coeur et les mains ouvertes comme les bergers, le nez en l’air à la recherche du meilleur comme les Mages et même pour ceux qui ont l’âme assombrie par le mal.

Il est là !

Et comme le dit si bien le regretté Christian Bobin : « « A Noël, je vois venir (…) un enfant qui va m’apprendre des vérités élémentaires et pourtant tellement essentielles. Il va m’apprendre que d’un côté il y a les stratégies, les calculs, la force la puissance, l’argent, la jalousie. Et que, de l’autre, il y a l’attention à l’autre, l’oubli de soi, le don, l’ouverture, la bonté. A Noël arrive un enfant qui va nous rendre la vie impossible, mais sans cet impossible, il n’y a rien. »

Joyeux Noël !

Anne