Quelques témoignages du vécu en paroisse par des chrétiens homosexuels

« Je suis d’une famille catholique de la région verviétoise. Enfant, j’ai été acolyte, puis j’ai continué à aller régulièrement à la messe, selon la tradition familiale.
Quand la vie professionnelle m’a éloigné de ma région d’origine, je n’ai plus vraiment fréquenté les célébrations dominicales. Peut-être une sorte de paresse ou d’indifférence. Je me sentais plus chrétien de culture que de foi profonde et je n’avais pas non plus trouvé de paroisse qui me motivait.
Depuis quelque temps je reviens plus souvent en région verviétoise et je retourne volontiers aux célébrations dans ma paroisse d’origine, probablement aussi pour les personnes que j’y retrouve. J’y assure parfois une des lectures. »

« Je n’ai jamais vraiment ressenti le besoin ou le désir de faire mon coming-out. Mais je pense que si l’équipe paroissiale savait que je suis gay, cela ne poserait pas de problème. Je ne comprendrais d’ailleurs pas que leur vision sur moi change par le simple fait de me savoir gay. Par contre je n’aurais pas la même confiance dans ce que serait l’attitude du prêtre actuel de la paroisse.
Mais qui sait, l’Esprit souffle où il veut ! »
Anonyme

« Suite à des péripéties j’ai vécu un outing (coming out non désiré). Cela va provoquer des réactions diverses. Que ce soit les invitations pressantes du prêtre de la paroisse m’invitant à toujours nier mon homosexualité ; le refus du vicaire épiscopal de m’attribuer des heures de cours de religion et surtout le fait que ma maman va s’arranger pour me déshériter. Tout cela vu le fait que ma différence est contraire à la Parole de Dieu…..Est-ce cela le vrai message des Évangiles ? »
Signé : Y

« Je ne sais comment procéder pour faire valoir la difficulté que j’éprouve quand la Déclaration romaine traite dans le même sujet des divorcés remariés et des couples de même sexe. Dans le premier cas, il y a eu divorce, alors que non dans le second. Pourquoi ce rapprochement.
En famille et en communauté religieuse, il convient de ne pas parler d’homosexualité. C’est qu’on est aimé sans devoir faire un plat ? Ne serait-il pas intéressant de faire une enquête sur le sujet ? On nous dit qu’il n’y a pas à faire part de son orientation affective. Bon ! Mais parce qu’on estime normative et évidente l’orientation hétéro ? Ne serait-ce pas intéressant de faire savoir qu’il existe des communautés religieuses sans le moindre tabou ? » Melchior

« Né en 1968, j’occupe depuis longtemps des charges d’organiste dans différents lieux de Liège et de Bruxelles. J’ai grandi dans la crainte de dire que j’étais gay dans le milieu ecclésial. Mais la trentaine passée, la divulgation de mon identité n’a finalement pas posé problème et j’ai été bien accueilli dans tous les lieux que je fréquentais. Je suis en couple depuis 23 ans et marié civilement depuis bientôt 18 ans. Mon conjoint est aussi organiste et bien intégré dans sa paroisse. » ÉRIC