Quelques textes à méditer …

Textes trouvés sur le site La Croix

Compagnon de nos attentes

Tu veilles, compagnon de nos attentes,
toi, visiteur caché de notre vie.
Fais-nous entendre ta voix qui redresse
quand nous ployons sous le poids du malheur
et ouvre l’horizon de la tendresse
si crainte et peur font dériver nos cœurs.
Que ta Parole fasse lever l’aurore
de notre humanité transfigurée,
et fasse éclore, en toutes nos opacités,
un souffle neuf chantant la joie d’aimer.
Sous nos pas fleuriront pour notre terre
Justice et paix, amour et vérité,
et de nos mains, des perles de lumière.

Dietrich Bonhoeffer

Dieu a choisi de se faire attendre

Dieu, tu as choisi de te faire attendre tout le temps d’un Avent.
Moi je n’aime pas attendre dans les files d’attente.
Je n’aime pas attendre mon tour.
Je n’aime pas attendre le train.
Je n’aime pas attendre pour juger.
Je n’aime pas attendre le moment.
Je n’aime pas attendre un autre jour.
Je n’aime pas attendre parce que je n’ai pas le temps et que je ne vis que dans l’instant.
Tu le sais bien d’ailleurs, tout est fait pour m’éviter l’attente : les cartes bleues et les libre services,
les ventes à crédit et les distributeurs automatiques, les coups de téléphone et les photos à développement instantané, les télex et les terminaux d’ordinateur, la télévision et les flashes à la radio…
Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles, elles me précèdent.
Mais Toi Dieu, tu as choisi de te faire attendre le temps de tout un Avent.
Parce que tu as fait de l’attente l’espace de la conversion, le face à face avec ce qui est caché, l’usure qui ne s’use pas.
L’attente, seulement l’attente, l’attente de l’attente, l’intimité avec l’attente qui est en nous parce que seule l’attente réveille l’attention et que seule l’attention est capable d’aimer.
Tout est déjà donné dans l’attente, et pour Toi, Dieu, attendre se conjugue Prier.
Père Jean Debruynne

Sainte Marie, femme de l’attente

Sainte Marie, femme de l’attente, soulage la douleur des mères souffrant pour leurs fils qui, sortis un jour de la maison, n’y sont jamais revenus, tués dans un accident ou séduits par les appels de la jungle ; dispersés par la fureur de la guerre ou aspirés par le tourbillon des passions; engloutis par la fureur de l’océan ou bouleversés par les tempêtes de la vie.
Sainte Marie, vierge de l’attente, donne-nous une âme de veilleur.
Arrivés au seuil du troisième millénaire, nous nous sentons malheureusement plutôt fils du crépuscule que prophètes de l’Avent.
Sentinelle du matin, réveille dans nos cœurs la passion de fraîches nouvelles à porter à un monde qui se sent déjà vieux.
Apporte-nous enfin la harpe et la cithare, afin qu’avec toi, matinale, nous puissions réveiller l’aurore.
Face aux changements qui secouent l’histoire, donne-nous de sentir sur notre peau les frissons des commencements.
Fais-nous comprendre qu’il ne suffit pas d’accueillir, il faut attendre.
Accueillir est parfois un signe de résignation.
Attendre est toujours un signe d’espérance.
Rends-nous pour cela ministres de l’attente.
Quand le Seigneur viendra, ô Vierge de l’Avent, qu’il nous surprenne, grâce à ta complicité maternelle, la lampe à la main.

Mgr Tonino Bello