Édito

« C’est fou de penser qu’on ne va jamais mourir… C’est être fou de ne jamais penser à la mort… c’est être fou aussi d’oublier que même si on va mourir un jour, là, maintenant, on est vivant ! »

Je tombe par hasard sur une interview du psychiatre Christophe André où il lâche ces paroles sur la mort.
Je retiens ces trois courtes phrases et me dis qu’il a vraiment tapé « juste » : la mort, on voudrait l’oublier alors on n’en parle pas parce que, c’est bien connu, ce dont on ne parle pas, n’existe pas ! Oui mais on n’y échappe pas : on a tous dit adieu à un proche, parent, frère, soeur, ami.e. Beaucoup d’entre nous ont dû affronter un diagnostic qui soudain a rendu très concrète notre finitude… On n’y échappe pas… La bonne nouvelle, c’est qu’en attendant le moment du grand passage (encore une façon de ne pas parler de la mort), nous sommes vivants ! Nous sommes des VIVANTS !

Et c’est là que j’entends soudain les paroles de Jésus : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ! » (Jn 10,10) et « Je suis le chemin, la vérité et la Vie. » (Jn 14, 6).

Avoir la vie en abondance ne concerne certainement pas la jouissance matérielle de richesses économiques puisqu’on le sait, avec Jésus, on assiste à un retournement de nos valeurs : les Béatitudes, lues le jour de la Toussaint, en témoignent.

La Vie que propose le Christ privilégie quelques attitudes incontournables :

  • être debout, libre et les mains ouvertes pour tout recevoir de la bonté de Dieu et la partager largement ;
  • se tenir du côté des plus petits : les sans défense, les rejetés, les mal ou non-aimés, tous ceux qui ne sont« personne » aux yeux de celles et ceux qui se croient « quelqu’un » ;
  • penser « ici et maintenant » plutôt que « plus tard quand j’aurai le temps » ;
  • s’empêcher de diffamer, de moquer, d’intimider, d’écraser, d’abîmer, bref de détruire ;
  • Aimer, toujours, à temps et à contre-temps, donner sa chance à chacun, offrir son temps, sa compassion, son empathie, son aide ;
  • Ne pas chercher à vivre à la place de l’autre mais lui dire qu’il peut y arriver, avec des pas à sa mesure, avec des passages douloureux certes, et transmettre ainsi l’espérance sans laquelle rien n’est possible.

Et oui, c’est là tout le paradoxe avec Jésus : avoir la vie en abondance, cela ne peut se faire qu’en la donnant généreusement, comme on l’a reçue ! Tout un programme, on est d’accord ! Pas facile, c’est vrai ! A contre-courant, admettons ! Finalement, on s’en f… ! L’important, c’est la joie, la paix et la liberté que croquer dans cette vie-là procure qui compte, non ?

Alors, on choisit la Vie ?

Anne

Dieu, où es tu ?

Quand les catastrophes naturelles détruisent tout, défigurent les paysages, où es-Tu, Dieu ?
Quand des milliers de personnes perdent leur logement à cause de la guerre, des problèmes économiques, le décès du conjoint, des inondations, des éruptions volcaniques, des tsunamis, , … où es-Tu, Dieu ?
Quand des personnes meurent de faim, d’isolement, de solitude, où es-Tu ?
Quand des innocents sont emportés par les flots, tués à cause de la barbarie des hommes, où es-Tu ?
Quand des enfants sont gravement malades, handicapés, déplacés avec leurs parents dans des camps, abandonnés, exploités pour quelques pièces…. Mais où es-Tu, Dieu ?
Où es-Tu quand la confiance est bafouée, quand le pouvoir et l’humiliation sont les maitres-mots ?
Entends-Tu nos colères, nos désespoirs, nos doutes ?

Serais-Tu dans les bourgeons, annonciateurs du renouveau, dans ce joli dahlia aux couleurs automnales, dans cette belle nature qui, quoiqu’il arrive, reprend toujours ses droits ?
Serais-Tu dans cette main tendue, dans ces gestes de solidarité qui réchauffent le cœur ?
Serais-Tu dans la bouche de celui qui ose prendre la parole pour dénoncer la violence, la corruption, les injustices, … ?
Serais-Tu dans le sourire de cet enfant, de cette dame que je croise dans la rue ?
Serais-Tu dans une parole stimulante, encourageante que je reçois d’un inconnu comme un cadeau ?
Serais-Tu dans le regard bienveillant de ces parents qui font confiance à leur enfant, qui croient en sa capacité de grandir, de se développer ?
Serais-Tu présent chaque fois que je vis un moment heureux, joyeux ?
Mais surtout, seras-Tu là dans les moments difficiles voire très difficiles à la puissance 4 ?

Je médite très souvent ce conte « Des pas sur le sable ».

Eh oui… Je sais !
Tu es toujours là !
Pour me porter, me soutenir dans les moments douloureux, les moments de doutes, de déceptions, … mais aussi Tu m’accompagnes quand tout va bien !
Patient, Tu te tiens toujours sur le seuil n’attendant qu’une parole de moi :
Entre mon Dieu !

Cher Lecteur, je te souhaite vraiment de vivre cette confiance en la présence du Seigneur quoiqu’il t’arrive …

Bénédicte