De quoi est-il question ?

Une question à la foi, une question à la fois !

« Est-ce vrai que les personnes divorcées sont excommuniées ? » me demande une connaissance.

Allons droit au but : non, les divorcés ne sont pas excommuniés dans l’Église catholique ! L’excommunication, qui exclut formellement une personne de l’Église et de ses sacrements, existe bel et bien mais elle n’est pas appliquée aux personnes divorcées.

« Oui, mais c’est vrai qu’ils ne peuvent pas communier ? »

Penser que les divorcés ne peuvent pas communier est une erreur. C’est aux divorcés remariés que l’Eglise demande de ne pas communier.

Cela demande quelques éclaircissements :
pour les chrétiens, le mariage est un signe de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Et Dieu est fidèle, il ne retire jamais sa parole. Dans le mariage, les époux se promettent cette même fidélité, à l’image de la fidélité divine. C’est pourquoi, l’Eglise dit qu’il ne peut y avoir qu’un seul mariage religieux. Et si par malheur des époux devaient se séparer, elle demande à ce qu’ils ne se remarient pas.
Quand des divorcés se remarient, l’Eglise leur demande de ne pas communier, car il y aurait contradiction entre l’Eucharistie, signe de l’amour sans faille du Christ, et un mariage brisé.

Mais, encore une fois, cela ne veut pas dire que les divorcés remariés sont « excommuniés » ! Ils appartiennent toujours à l’Eglise. 

« C’est dur quand même, non ? Peut-on espérer des avancées sur cette question ? »

Une piste serait sans doute de clarifier le rapport doctrine/discipline. La doctrine parle de l’indissolubilité du mariage, sur laquelle tout le monde est d’accord, y compris les personnes divorcées-remariées, qui sont conscientes qu’elles ont rompu leur engagement. Ensuite on parle d’une discipline sacramentaire qui est donc l’exclusion de tous les sacrements. Essayons de ne pas faire d’amalgame entre les deux.

L’exhortation apostolique Amoris Laetita, publiée en 2016 suite aux deux synodes sur la famille, explore quant elle d’autres pistes :

  • elle ne propose aucun changement au niveau de la doctrine ;
  • Le Chapitre 8 de ce document (n. 291-312) est le cœur des discussions sur ce sujet. Il appelle à un discernement pastoral au cas par cas, reconnaissant la fragilité de la condition humaine. 
  • Amoris Laetitia met l’accent sur l’accompagnement des personnes en situation de remariage, les intégrant à la vie de la communauté. 
    La possibilité d’accéder aux sacrements (réconciliation et Eucharistie) est le résultat d’un « processus de discernement personnel et pastoral ». Ce processus invite à se placer devant Dieu et à évaluer sa situation. 
  • Le document ne délivre pas un « permis » d’accès aux sacrements, mais favorise une approche pastorale plus nuancée. 
  • La publication d’Amoris Laetitia a suscité une controverse sur la question de savoir si le chapitre 8 avait ou non modifié la discipline sacramentelle de l’Église. Une mise au point du Vatican en 2023 a réaffirmé que l’accès aux sacrements dépend de ce processus de discernement pastoral individuel, suivant les principes établis. Il y a donc là matière à espérer pour les personnes divorcées remariées qui ont faim et soif d’une communion pleine et entière dans leur communauté catholique.

EDITO

Le mois de juin va être chaud pour le SDCF ! En ce qui concerne les températures extérieures, je ne sais pas… pour ce qui est du calendrier et des activités, c’est certain !

C’est que l’Année « Famille-Amoris Laetitia » va bientôt se terminer ! Il faut fêter ça, marquer le coup même si c’est modestement. Ce n’est pas si souvent qu’on a l’occasion de mettre les familles à l’honneur et de saluer l’amour qui y circule et tout ce qu’elles apportent de positif au monde, alors nous n’allons pas nous en priver !

A partir du 17 juin et pour quelques semaines, les murs du cloître du Séminaire de Liège se couvriront de photos de familles. Sans jugements, sans statistiques, sans discours, nous voulons montrer deux choses : les familles sont une bonne nouvelle pour le monde parce qu’elles sont le lieu idéal et fondamental de croissance en humanité de l’Homme ; une famille qui « réussit » » est d’abord toujours une grande histoire d’amour dont on prend soin.
Si vous passez dans le coin, venez donc contempler tous ces sourires !

La semaine du 22 au 26 juin, à l’instar de ce qui se vivra à Rome dans le cadre de la Xème Rencontre Mondiale des Familles, les UP du diocèse sont, elles aussi, invitées à fêter la famille… comme elles le peuvent, selon leurs moyens : une messe des familles, un temps de prière, une promenade, une prière universelle spéciale, un petit mot adressé aux familles via leur site internet ou le bulletin paroissial… Notre évêque quant à lui célébrera le 26 juin à 11h00 avec toute la communauté et les familles du quartier de Saint-Vincent à Liège ; il adressera en outre un message vidéo à toutes les familles du diocèse.

Et enfin, une naissance à annoncer pour ce mois de juin décidément bien prolifique : « Grandir dans l’Amour », une plate-forme internet qui rassemble de multiples propositions offertes par des lieux, des communautés, des associations ou des mouvements en vue de soutenir et nourrir tout couple et toute famille. Conseil et accompagnement, retraites, camps d’été, vacances en famille, situations de crise, questions, pauses spirituelles… tout y est ! Ce nouveau site est une initiative des Services Couples et Familles des diocèses de Belgique francophone rassemblés en Commission Interdiocésaine Famille et Société (CIFS), à découvrir très prochainement en tapant :

www.grandirdanslamour.be



« La force de la famille réside essentiellement dans sa capacité d’aimer et d’enseigner à aimer. »[1]

C’est tellement vrai, tellement essentiel, tellement crucial pour notre monde que cela vaut bien qu’on se « bouge »  pour elle et qu’on la fête en la mettant à l’honneur, ne serait-ce qu’un bref instant partout dans notre diocèse !

Vive les familles !


[1] Exhortation Apostolique Amoris Laetitia du pape François,  n°53

Année « Famille Amoris Laetitia »

(Article paru dans le journal Dimanche du 17 février 21)

Pour célébrer le cinquième anniversaire de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, le pape François a souhaité une année de la famille. Elle commence le 19 mars 2021 et durera jusqu’au 26 juin 2022.Cette année sera inaugurée dans le contexte de la crise sanitaire. Et l’on sait combien certaines familles ont été et sont encore particulièrement éprouvées par le confinement et son cortège de bouleversements en termes d’organisation familiale.

L’expérience vécue depuis un an a mis en évidence ces difficultés mais aussi la façon dont les liens familiaux peuvent demeurer un élément irremplaçable pour chacun de ses membres. Lieu potentiel de toutes les solidarités, la famille mérite d’être célébrée, soutenue et encouragée.

La communauté paroissiale est, elle aussi, malmenée. Comment, dans un va-et-vient créatif, la paroisse et les familles pourraient-elles s’entraider à tenir le coup? Pourquoi ne pas profiter de cette année pour transformer notre paroisse en une communauté de familles, une famille de familles? Ce serait un bel hommage à toutes ces familles qui, livrées à elles-mêmes par la force des choses, ont su garder confiance, se sont (ré-)approprié leur foi et l’ont célébrée avec souvent beaucoup de créativité et de profondeur.

Des initiatives, des ressources, des propositions concrètes seront disponibles pour parcourir ensemble cette année spéciale Famille Amoris Laetitia. Le Service diocésain des Couples et des Familles ne manquera pas de vous les faire connaître. A vous de discerner ce qu’il sera possible de mettre en œuvre localement en fonction des besoins et conditions pratiques.

Le chemin du Carême s’ouvre sur une bien belle perspective : puiser au cœur des familles la force nécessaire pour redonner force et courage à nos communautés dispersées. Chemin de conversion, chemin de vie assurément! ✐ Anne Van LINTHOUT