De quoi est-il question ?

Comment retrouver la paix après un divorce ?  

Pour les personnes qui le vivent, le divorce est sans doute la période la plus difficile de leur vie.
Résoudre les conflits, apprendre à contrôler ses émotions ou encore gérer ses relations durant un divorce et après n’est pas chose facile. Dans le diocèse de Liège, la journée d’accueil et de partage traditionnellement proposée aux personnes séparées, divorcées, vise ces objectifs à travers un thème différent chaque année suscitant des temps de partage où chacun, s’il le veut, peut enrichir l’expérience des autres grâce à son témoignage. Dans d’autres diocèses, belges et français, des rencontres sont également proposées. Chaque fois, il s’agit de partager son expérience et de témoigner. Cela permet à certains de se dire : « Tiens, j’ai ressenti quelque chose d’analogue, mes sentiments sont donc normaux… ». Le but n’est pas de réécrire son divorce mais de s’enrichir de la parole des autres pour améliorer sa situation.

Une grand solitude s’impose souvent aux personnes qui se séparent, au sein de la famille mais aussi au sein d’un groupe d’amis ou encore de la communauté chrétienne. « On ne me parle plus, peut-être pour éviter de me blesser… mais c’est dur ! » entend-on dire. Ou encore : « A la sortie de la messe, personne ne me salue depuis mon divorce. Je me sens pestiférée et je culpabilise un peu… »

Cela dit bien la nécessité vitale d’offrir des espaces et du temps de parole aux personnes fragilisées par ce qui est en train de modifier totalement leur vie.

Dans nos communautés, il est nécessaire de trouver les bonnes attitudes et les bonnes paroles pour manifester que nous croyons en un Dieu miséricordieux. Un prêtre français, Bruno Maurel, accompagnateur de la pastorale familiale du diocèse de Bordeaux disait dans un article du journal La Vie : « on ne peut pas normaliser le divorce car les valeurs de fidélité et le sacrement du mariage sont au coeur de l’Eglise, mais il y a un travail pédagogique à entreprendre dans les églises pour ouvrir nos portes aux personnes divorcées. »

Il nous faut donc persévérer dans l’accueil et l’élaboration d’outils qui renforcent la foi… parce qu’il faut être en paix pour prier.

De quoi est-il question ?

Une question à la foi, une question à la fois !

« Est-ce vrai que les personnes divorcées sont excommuniées ? » me demande une connaissance.

Allons droit au but : non, les divorcés ne sont pas excommuniés dans l’Église catholique ! L’excommunication, qui exclut formellement une personne de l’Église et de ses sacrements, existe bel et bien mais elle n’est pas appliquée aux personnes divorcées.

« Oui, mais c’est vrai qu’ils ne peuvent pas communier ? »

Penser que les divorcés ne peuvent pas communier est une erreur. C’est aux divorcés remariés que l’Eglise demande de ne pas communier.

Cela demande quelques éclaircissements :
pour les chrétiens, le mariage est un signe de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Et Dieu est fidèle, il ne retire jamais sa parole. Dans le mariage, les époux se promettent cette même fidélité, à l’image de la fidélité divine. C’est pourquoi, l’Eglise dit qu’il ne peut y avoir qu’un seul mariage religieux. Et si par malheur des époux devaient se séparer, elle demande à ce qu’ils ne se remarient pas.
Quand des divorcés se remarient, l’Eglise leur demande de ne pas communier, car il y aurait contradiction entre l’Eucharistie, signe de l’amour sans faille du Christ, et un mariage brisé.

Mais, encore une fois, cela ne veut pas dire que les divorcés remariés sont « excommuniés » ! Ils appartiennent toujours à l’Eglise. 

« C’est dur quand même, non ? Peut-on espérer des avancées sur cette question ? »

Une piste serait sans doute de clarifier le rapport doctrine/discipline. La doctrine parle de l’indissolubilité du mariage, sur laquelle tout le monde est d’accord, y compris les personnes divorcées-remariées, qui sont conscientes qu’elles ont rompu leur engagement. Ensuite on parle d’une discipline sacramentaire qui est donc l’exclusion de tous les sacrements. Essayons de ne pas faire d’amalgame entre les deux.

L’exhortation apostolique Amoris Laetita, publiée en 2016 suite aux deux synodes sur la famille, explore quant elle d’autres pistes :

  • elle ne propose aucun changement au niveau de la doctrine ;
  • Le Chapitre 8 de ce document (n. 291-312) est le cœur des discussions sur ce sujet. Il appelle à un discernement pastoral au cas par cas, reconnaissant la fragilité de la condition humaine. 
  • Amoris Laetitia met l’accent sur l’accompagnement des personnes en situation de remariage, les intégrant à la vie de la communauté. 
    La possibilité d’accéder aux sacrements (réconciliation et Eucharistie) est le résultat d’un « processus de discernement personnel et pastoral ». Ce processus invite à se placer devant Dieu et à évaluer sa situation. 
  • Le document ne délivre pas un « permis » d’accès aux sacrements, mais favorise une approche pastorale plus nuancée. 
  • La publication d’Amoris Laetitia a suscité une controverse sur la question de savoir si le chapitre 8 avait ou non modifié la discipline sacramentelle de l’Église. Une mise au point du Vatican en 2023 a réaffirmé que l’accès aux sacrements dépend de ce processus de discernement pastoral individuel, suivant les principes établis. Il y a donc là matière à espérer pour les personnes divorcées remariées qui ont faim et soif d’une communion pleine et entière dans leur communauté catholique.

À VOS AGENDAS

Quelques dates à épingler pour la rentrée..



Samedi 30 septembre 23 : « Faire Eglise avec les personnes homosexuelles.» Réflexions bibliques et pastorales, échanges et témoignages. Matinée de formation de 9h à 12h30 à l’Espace Prémontrés, 40, rue des Prémontrés, 4000 Liège – entrée libre – Inscription souhaitée : sdcf@evechedeliege.be




Samedi 11 novembre : journée d’accueil et de partage pourles personnes séparées-divorcées.

« Prendre soin de soi : égoïsme ou réalité ? » avec Jean-Philippe de Limbourg. Infos et inscription en cliquant sur l’affiche.




« Et l’écoute dans tout ça ? »

Pour célébrer ses 40 ans, l’ASBL Porte Ouverte organise le colloque
« Et l’écoute dans tout ça ? » le vendredi 13 octobre de 8h30 à 16 heures, à l’Institut Saint Laurent à Liège. Inscription
Thèmes abordés :
« Le travail social en crise » par Céline Nieuwenhuys ;
« Ados, en quête d’idéal. Mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ? » par le Dr Philippe Van Meerbeeck, pédopsychiatre, psychanaliste, fondateur CTHA

Les conférences de Siloë

mardi 5 septembre en collaboration avec la Société Littéraire, Vinciane DESPRET
mardi 14 novembre en collaboration avec dominicains.tv, Daniel MARGUERAT