Edito – Fêter Noël « normalement » ???

Fêter Noël « normalement » ???

On ne pourra pas fêter Noël normalement, le virus a tout foutu en l’air ! Quelle catastrophe ! La fête n’aura pas lieu puisqu’on ne peut pas se réunir ! Le Père Noël ne viendra pas et il n’y aura même pas de messe de Minuit…

Sauf que…  il y a quand même quelqu’un qui vient… et c’est comme ça depuis plus de 2000 ans ! Nous serons peut-être orphelins du Père Noël et de ses marchés mais pas de Dieu-avec-nous, Emmanuel, Dieu qui s’approche, désarmé comme un bébé…

C’est ça, oui… et tu crois que ton prêchi-prêcha va nous consoler et nous suffire ? Dieu, un bébé ? Et il y a de quoi faire la fête avec ça ?

Ben ! une naissance tout de même, c’est du neuf, du « pas- encore-écrit », l’éternel recommencement, la vie qui est plus forte que tous les Hérode d’hier et d’aujourd’hui, c’est de l’espérance pour demain, c’est de la confiance, c’est la couche nuageuse qui se déchire…

Mon Dieu ! Quelle naïveté… tu fais pitié ! Et tu as l’air d’y croire en plus !

J’y crois, oui… et je vais te dire pourquoi… Pour le moment, un minuscule petit virus hirsute fait vaciller le monde en privant – au sens propre – ses habitants de souffle ; cette même petite saloperie sème la peur au point que tout s’arrête pour que notre mode de vie habituel n’envenime pas les choses. Quand certains ont l’impression que le fait de ne pas pouvoir faire chauffer leur carte de crédit signe à coup sûr la fin du monde, enfonçant du coup plus bas que terre ceux qui n’en ont pas, ou plus, ou qui n’en ont jamais eu… quand on en arrive à croire que si la dinde n’est pas fourrée, le champagne débouché et la bûche partagée, Noël n’est pas Noël !… Et bien je dis… vous avez raison ! Ce Noël-là, n’est pas Noël… et il ne l’a jamais été…  Par contre, quand je vois des gens exténués parce qu’ils se donnent à mille pour cent pour que le vilain hirsute ne gagne pas. Quand je vois les trésors d’ingéniosité et de créativité que certaines familles déploient pour que l’harmonie demeure sous leur toit. Quand je vois tous les petits gestes de solidarité dont sont capables des hommes, des femmes et des enfants qui à défaut d’en avoir le physique ont le mental des héros. Quand je vois tout ça, je me dis que Noël n’est pas encore là mais que l’Avent a commencé bien plus tôt que d’habitude cette année et que ça pourrait nous préparer un Noël inouï…

Tous ces gestes, ces paroles, ces actions dont nous sommes capables, sont le signe qu’il y a en nous bien plus fort, plus grand, plus beau que nos petites misères, nos petitesses et parfois nos grandes turpitudes. Ça s’appelle l’espérance, c’est un trésor à partager, à transmettre par sa vie dans toutes les circonstances… Et cet enfant dans la crèche, tout petit, fragile, à protéger… comme notre petit bout de foi … Il est cette espérance. Je l’appelle Dieu…

C’est ça Noël, l’essence même de l’espérance ! Qui dira qu’il n’a pas besoin d’espérance ?

Anne

Conte de Noël

Le septième pot

« L’idée du bonheur n’est pas le même pour tout le monde »

Il était une fois, un potier qui avait sept pots dont il était assez fier. Il les aligna sur une étagère. À chaque fois que le potier quittait la pièce, les pots s’animaient et discutaient de leurs fonctions, de leurs idées, de leurs rêves, de leur avenir… Comme ils avaient peur d’être vendus séparément, ils s’entendirent pour se retrouver une fois par année, le soir de Noël. Comme les humains seraient très occupés, ils ne se rendraient pas compte de l’absence de leur pot. Les semaines suivantes, un à un les pots trouvèrent preneur, chacun par une personne différente.

Le soir de Noël, comme ils l’avaient promis, ils se retrouvèrent sur l’étagère du potier. Le premier pot qui ressemblait à une coupe dit fièrement : « C’est une équipe de sport qui m’a acheté. Lorsque l’équipe gagne, les joueurs me sortent pour fêter l’événement. Je ne vis que pour ces moments ! »

Le deuxième pot, plus raffiné, prit à son tour la parole : « Ma propriétaire se sert de moi pour déposer ses bijoux précieux, ses bagues, ses boucles d’oreilles. Rien ne me fait plus plaisir que le contact des pierres précieuses et de l’or ! »

Le troisième pot, de forme ronde, ajouta : « Je sers de plat dans un grand restaurant. Sentir la nourriture dans mon ventre, je ne pourrais plus m’en passer ! »

Le quatrième pot, qui sentait encore les fleurs, renchérit : « Moi, je reçois de magnifiques fleurs et plantes, je suis très utile et agréable à regarder ! »

Le cinquième pot, en forme de cruche, approuva : « Moi aussi, je suis utile, je sers à transporter du vin. Dès que je suis vide, le sommelier s’empresse de me remplir. Je ne vivrai plus sans cette boisson. »

Le sixième pot, ouvert seulement par une petite fente, répondit : « Je sers de tirelire à un banquier. Je suis rationnel et précis, je sais exactement combien je contiens d’argent. »

Le septième pot, d’apparence très simple, n’avait pas encore dit son dernier mot. Ses six autres amis lui demandèrent à quoi il pouvait bien servir. « À rien ! Je suis là et cela me suffit. Mon propriétaire me regarde et m’aime comme je suis. Toute la place qu’il y a au creux de moi est libre pour accueillir son amour ! »

Auteur inconnu, Le Septième Pot, extrait de Graines de sagesse, Éditions du Signe

Corbeille de sablés

Recette du Délice-Décembre 2011

« Préparation : 30 min – cuisson : 20 min – repos 30 min

Ingrédients : 350 gr de beurre ; 175 gr de sucre cristallisé ; 500 gr de farine ; une pincée de sel ; 2 blancs d’oeufs ; 4 ou 5 gouttes de vanille liquide ; pour la décoration : 50 g de nougat concassé ; 50 gr d’écorces d’oranges confites ; 50 gr de copeaux de chocolat ; un cuillère à café de beurre ; perles de sucre argentées.

Préparation : dans un plat, mélangez le beurre, le sucre cristallisé et la farine. Montez les blancs en neige ferme avec la pincée de sel, puis ajoutez la vanille liquide. Incorporez ce mélange à la préparation précédente, couvrez et laissez reposer 30 min au frigo.

Etalez la pâte sur un plan de travail fariné et à l’aide d’emporte-pièce, découpez les formes de votre choix (sapin, cœur, étoile,…) Décorez 1/3 des biscuits de nougat, et 1/3 d’écorces d’orange confites hachées. Laissez le reste nature. Disposez les sablés sur la plaque et faites-les cuire dans un four préchauffé à 180° pendant 15 min. Faites fondre les copeaux de chocolat avec le beurre. Une fois refroidis, trempez-y les biscuits nature d’un côté seulement et laissez-les durcir. Décorez de perles de sucre et disposez les sablés dans une jolie corbeille pour les présenter avec le café. »

Autre proposition : mettez-les en sachet pour offrir à la famille, aux amis, aux personnes isolées, aux voisins… Succès garanti !!

Quelques bonnes idées… pour féconder vos imaginations.

Voir tout l’article d’Olivier Windels, vicaire épiscopal du Vicariat « Annoncer l’Evangile » : « Normes pour la catéchèse »

Sont repris ci-dessous les pages 4 et 5….

Quelques bonnes idées… pour féconder vos imaginations.

Autour de Noël

Inviter à passer à l’église (église ouverte !) pendant le temps de Noël ; on y trouve la crèche et un dépliant (production CIPL, bientôt disponible) permettant de contempler et de prier devant la crèche.

Proposer pour Noël de dessiner (ou colorier) une crèche pour l‘afficher à sa fenêtre ; envoyer à la paroisse une photo de sa façade.

Demander à chaque famille de découper une étoile sur du papier et d’y écrire un message « lumière », de la joie de Noël ou simplement le prénom de ces « créateurs »… Prévoir une boite dans l’église du village pour déposer ces étoiles. Ces étoiles seront suspendues à une corde tendue dans l’église le temps de Noël. C’est une manière de rendre présent tous les « absents ».

Pendant les soirs du temps de Noël, faire allumer une bougie à la fenêtre de sa maison ; fournir une prière pour l’allumage quotidien.

Demander à chaque famille de découper une étoile sur du papier et d’y écrire un message « lumière », de la joie de Noël ou simplement le prénom de ces « créateurs »… Prévoir une boite dans l’église du village pour déposer ces étoiles. Ces étoiles seront suspendues à une corde tendue dans l’église le temps de Noël. C’est une manière de rendre présent tous les « absents ».

Si la paroisse installe un (ou plusieurs) sapin(s) de Noël devant l’église, chacun pourrait venir déposer sa boule de Noël décorée

Demander à chaque enfant, aux familles à créer une carte de vœux. A déposer à l’église. Elles pourront être distribuées aux personnes isolées, seules de nos paroisses.

Autres pistes

Les enfants (familles) sont invités à passer à l’église n’importe quand (église ouverte !) ; ils y trouvent un sachet dans lequel se trouvent des éléments pour un parcours dans l’église ou la ville : questions, petits jeux, bricolages, défis…

Déposer un petit mot à l’intention des enfants dans leur boîte aux lettres.

Envoyer un mail aux parents en leur disant qu’on ne les oublie pas.

Proposer aux enfants et aux parents un petit quelque chose à faire à la maison en attendant la reprise du caté en présentiel (un dessin à colorier, une vidéo à regarder sur youtube, un bricolage etc). cf. les outils « Vivre le caté à la maison » du Vicariat.

Pour stimuler les enfants et les parents, publier sur le site internet de l’Unité pastorale ou sur les réseaux sociaux les photos de leurs réalisations.

Déposer à l’église (église ouverte !) un colis surprise pour chaque enfant dans lequel il y aurait une activité KT à vivre en famille.

Proposer une balade en famille vers un lieu « spirituel » au sein de l’UP (une église ou chapelle ouverte, une potale, une croix …). A l’endroit indiqué, une surprise pour les enfants aura été préalablement déposée.

Transformer la rencontre prévue initialement en intérieur en une rencontre à l’extérieur sous forme d’une balade, d’un jeu de pistes, d’un jeu à postes…  Une vidéo destinée aux parents dans laquelle on reprendrait un développement du thème (plus adulte) et des pistes pour accompagner leur enfant avec aussi des témoignages par exemple pour le « comment prier avec nos enfants en famille »

Pour les parents qui ne disposent pas d’adresse mail, on pourrait envoyer par courrier postal ou déposer dans les boîtes aux lettres. Pour ces derniers qui ne sont quand même pas très nombreux, on pourrait réaliser pour les vidéos un CD. Normes pour la catéchèse, 20/11/2020, p. 5

On pourrait aussi permettre aux parents via mail, téléphone ou autre de poser des questions…

Les jeunes ont via la plateforme des écoles (primaires) une adresse mail. Demander aux parents l’autorisation de les récupérer et ainsi de garder par mail le contact.

Créer une adresse WatsApp ainsi (à moindre coût) on pourrait leur mettre un lien avec le texte d’Évangile, une maxime, une prière… ; leur demander de faire un dessin illustrant l’Évangile du dimanche… (cela marche nous l’avons fait dans notre unité).

Pour garder la catéchèse en virtuel… Théobule pour les petits.

Et pourquoi pas, pour un petit groupe, inviter à une vidéo-rencontre ?! Certains procédés sont extrêmement simples à utiliser pour celui qui invite comme pour les participants… Et puis il y a, à n’en pas douter, dans votre environnement un quelqu’un qui maitrise ces techniques !

Et si vous avez d’autres idées, d’autres expériences, communiquez-les nous, nous nous ferons un plaisir de mettre cette liste à jour et de vous la transmettre. Si ce n’est déjà fait abonnez-vous à notre site (www.annoncerlevangile.be) (sur la page d’accueil, à droite « Suivez ce site ! »), vous serez ainsi tenu régulièrement au courant de nos nouvelles propositions.

Entrée en Avent

(WE du 29 novembre 2020)

Célébration domestique préparée par le Vicariat Annoncer l’Evangile à vivre.

Nous revoici confinés et privés de célébrations « en présentiel » comme il est habituel de le dire maintenant avec des mots que nous utilisions à peine il y a quelques mois. Fatigue, découragement, maladie, deuil nous assaillent et nous bousculent. C’est dans ce contexte on ne peut plus morose que le temps de l’Avent se propose à nous. L’Avent, un temps pour l’espérance. Tenir fermes dans l’espérance comme ces Thessaloniciens auxquels Paul s’adresse (Thess 1,3).

Comme celles du même type présentées lors du premier confinement, la présente proposition s’offre comme une possibilité parmi d’autres de vivre cela. Elle n’entre pas en concurrence avec d’autres propositions et ne prétend pas remplacer l’Eucharistie à laquelle nous sommes invités à nous associer par les médias (Télévisions, Radio, Internet) dans une réelle communion spirituelle.

  • Entrée en Avent avec uniquement des adultes  (cliquez)
  • Entrée en Avent avec des adultes et des enfants (cliquez)

La célébration d’Entrée en Avent, prévue pour le premier dimanche (soit le 29 novembre) est plus amplement déployée tandis que pour les dimanches suivants on ne donnera que quelques éléments pour la prière.

Pour la plupart des chants proposés, un lien hypertexte est prévu. Positionnez-vous sur le titre du chant (Ctrl+clic pour suivre le lien) et You Tube s’ouvrira automatiquement.

A tous, je souhaite, malgré les conditions inédites où nous sommes, un temps de l’Avent profond et dynamisant. Que le Christ vous accompagne et que Dieu vous garde…

Olivier Windels

Vivre Ensemble : campagne d’Avent 2020

Article trouvé sur le site Vivre ensemble.be

« Pas de sécurité sans solidarité ! »

« Le plus grand changement, ce n’est pas le masque mais la pauvreté qui augmente. »

« En précipitant les ménages précaires dans la pauvreté et en détériorant, encore, les conditions de vie des plus fragiles, la pandémie de Covid-19 aura exacerbé les nombreuses inégalités à l’œuvre dans nos sociétés. Face aux graves conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, et face aux nombreux autres défis qui nous attendent, nous avons, plus que jamais, besoin d’entraide et de solidarité. Merci d’avance de votre confiance et de votre mobilisation à nos côtés à l’occasion de cette nouvelle campagne !

Les dons effectués en 2020 bénéficieront d’une réduction fiscale de 60% au lieu des 45% habituels. Par exemple, si vous faites un don de 100 € celui-ci vous reviendra à 40 € après déduction fiscale. Merci. 

Restons éveillés

Un système de protection sociale efficace qu’Action Vivre Ensemble appelle à renforcer et qui pourrait grandement contribuer à résorber les inégalités qui fracturent nos sociétés, à rendre notre collectivité plus fraternelle et à assurer, véritablement, la sécurité de chacun et chacune face aux crises, et aux nombreux aléas de nos vies.

Il est clair aussi, désormais, que cette pandémie se greffe sur une série de failles qui n’ont fait que s’élargir au cours des dernières décennies et qui menacent aujourd’hui notre sécurité à tous. Qu’il s’agisse d’économie, de lien social, de droits humains ou encore d’écologie, partout, la question de l’avenir se pose. Et pour le préparer, l’Évangile nous invite à prendre garde, à rester éveillés et à nous appliquer au travail que le Seigneur a fixé à chacun de nous (Mc 13,33-34).

Notre sécurité collective passe, entre autres, par une protection sociale consolidée, par une répartition plus équitable des richesses, par le respect des droits fondamentaux, par un environnement sain, par des perspectives d’avenir porteuses d’espoir, par des institutions démocratiques et participatives, ou encore par des liens sociaux de qualité.

L’avenir de tous

Nous avons pu constater ces derniers mois combien notre sécurité dépendait des autres. Mais ces liens vont bien au-delà : nous sommes fondamentalement reliés les uns aux autres et, ensemble, reliés à notre terre. Construire une société de justice sociale et écologique ne pourra se faire sans collectif, sans partage et sans entraide.

C’est pourquoi, en s’engageant avec les personnes laissées pour compte, les associations soutenues par Action Vivre Ensemble œuvrent pour l’avenir de tous.

Dans sa pauvreté, Jésus s’est fait proche des pauvres de ce monde. L’Avent est le temps où l’on se prépare à célébrer sa naissance, le temps où nous redécouvrons ce que sa venue change dans nos vies pour mieux lui faire une place. Mettons-nous en route ensemble et aux côtés des acteurs associatifs, des personnes démunies, sur le chemin de la solidarité.

La sécurité dans tous ses états

Comment garder le cap de la solidarité ?

« Ma sécurité est sociale », clamait Vivre Ensemble en 1987. Le plaidoyer n’a pas pris une ride. Il est même d’une actualité criante. La crise sanitaire que nous traversons le rappelle avec acuité. Alors, cette année 2020, Vivre Ensemble se penche à nouveau sur ce slogan et invite à l’explorer au regard de notre temps, sans nostalgie, avec néanmoins la persévérance des convictions. Au fil des pages, on découvrira comment notre sécurité collective passe, entre autres, par une protection sociale consolidée, une répartition plus équitable des richesses, le respect des droits fondamentaux, un environnement sain, des perspectives d’avenir porteuses d’espoir, des institutions démocratiques et participatives, ou encore des liens sociaux de qualité. Autant d’éléments complexes, tous interconnectés.

Pour aller plus loin ICI

Éditorial pour la Gazette d’Avent 2020 de Monseigneur Delville

Un incendie à Ammeloe : pas de sécurité sans solidarité

Un jour, j’étais en vacances à Ammeloe, un village de Westphalie. Et voilà qu’au milieu de la nuit, retentit une sirène au bruit strident, assourdissant et lugubre, comme on entend en temps de guerre au moment d’une menace grave. Le hurlement de la sirène était insistant et a duré longtemps. Il a perturbé toute ma nuit et toute la journée suivante ! Le lendemain, je me suis informé pour savoir ce qui s’était passé. On m’a répondu qu’un grave incendie avait éclaté dans une ferme des environs et que les sirènes appelaient à la rescousse tous les pompiers volontaires de la région. Grâce à l’appel qui a réveillé toute la population, l’incendie a pu être maitrisé ! Quoique secoué par ma nuit agitée, je suis resté en admiration devant la solidarité de la population de ces villages, prête à secourir rapidement une famille en danger. « Pas de sécurité sans solidarité » : en effet, pour retrouver la sécurité face à la menace du feu, il fallait se serrer les coudes dans la solidarité, il fallait que tous se sentent concernés, pour encourager les bénévoles, pour les assister, pour les motiver, et les remercier. Face au feu, on s’unit et on affronte.

Notre monde est un grand village ; où sont les incendies ? où sont les appels des sirènes ? où sont les pompiers qui s’engagent, pour créer la sécurité par la solidarité ? où est la population qui les soutient ? L’incendie d’Ammeloe nous aide à nous poser les bonnes questions.

Où sont les incendies dans notre société ? De nombreuses personnes sont menacées dans leur sécurité par des incendies de toutes sortes, y compris dans notre pays : la maladie, la pauvreté, la faim, l’exil, la haine ethnique, le chômage, la violence, la prison. Les petits dans notre société souffrent particulièrement de la crise sanitaire. Ceux qui avaient un petit boulot l’ont perdu ; ceux qui avaient une petite entreprise risquent la faillite ; ceux qui comptent sur des organisations de solidarité sont mis en difficulté. Notre campagne d’avent nous permet d’ouvrir les yeux sur les feux qui menacent nos concitoyens, dans leur vie et leur sécurité. Elle nous pousse aussi à rechercher les causes des incendies de nos sociétés.

Où sont les sirènes qui nous réveillent de notre sommeil ? « Ô toi qui dors, réveille-toi ! », nous dit le chant d’avent. Les cris qui nous réveillent viennent des veilleurs, des prophètes, des visionnaires, des pionniers, des experts, ou des victimes elles-mêmes. Le pape François est un veilleur de première classe : son premier voyage fut celui de Lampedusa, cette petite île italienne où débarquent dans le dénuement des réfugiés africains. L’action Vivre ensemble, avec tous ses collaborateurs, est pour nous un veilleur qui nous ouvre les oreilles !

Où sont les pompiers, volontaires ou professionnels, qui apportent le secours aux victimes ou le remède à la situation pour créer la sécurité ? Ici, je pense à toutes les associations d’entraide et de solidarité qui proposent des actions concrètes pour aider nos concitoyens en difficulté. Ce sont elles qui inventent, avec une majorité de bénévoles, des pistes de solutions aux problèmes posés et qui créent ainsi un réseau de solidarité dans notre société. Notre générosité les aidera – et contribuera à faire grandir la sécurité de tous grâce à l’aide de tous.

Où est notre merci ? Dans le brouhaha de notre vie sociale, les services à la société semblent aller de soi. S’ils sont défaillants, ils sont critiqués. S’ils sont performants, on oublie souvent de les remercier. Comme le pompier rentré de son travail sera félicité par ses proches ou par ceux qui ont été sauvés, ainsi devons-nous en ce temps d’avent remercier ceux qui s’engagent au service des autres. Notre remerciement sera le signe de notre soutien et de notre solidarité. On l’a vu quand on a applaudi le personnel soignant tous les jours à 20h, pendant le confinement.

Comment sortir de tous nos incendies sans une nouvelle solidarité ? Ou sans de nouvelles initiatives et de nouveaux soutiens ? Merci à ceux qui actionnent les sirènes, merci à ceux qui découvrent les incendies, merci à ceux qui s’engagent à les éteindre, merci à ceux qui soutiennent les autres par solidarité ! « Restez donc éveillés », nous dit Jésus dans l’évangile du 1er dimanche d’Avent (Mc 13, 33).

À l’approche de Noël, restons éveillés pour découvrir Jésus dans sa petitesse et sa discrétion. Dans sa pauvreté, il s’est fait proche des pauvres de ce monde. Il éveille ainsi en nous la solidarité !

Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

Pour soutenir la campagne de l’Avent d’Action Vivre Ensemble, vous pouvez :

  • Faire un don par virement bancaire sur le compte BE91 7327 7777 7676 (communication : 6609).
  • Faire un don en ligne sur le siteavent2020.vivre-ensemble.be
  • Faire un don en paroisse les 12-13 décembre

Réduction fiscale exceptionnelle de 60% accordée par le gouvernement cette année.


LE TEMPS DU COVID-19 : UN COMBAT SPIRITUEL

Nous vivons une époque très exigeante. Nous sommes bousculés, dans tous les sens. A tous points de vue : familial, sociétal, sanitaire, financier, matériel, également sur le plan spirituel. Qu’est-ce que c’est qu’écouter la Parole et la mettre en pratique et entrer ainsi dans un rapport de fraternité avec le Christ, comme Jésus nous y invite dans l’Evangile, en ces temps chahutés de coronavirus ? Quel est le combat spirituel à mener ? Car il s’agit bien d’un combat, comme Jésus lui-même a combattu le Tentateur au désert, puis à l’heure de la mort. Notre époque est riche de combats et donc de tentations. En voici, parmi de nombreux autres, une petite série.

Nous avons l’impression de découvrir un monde fragile, très fragile. Dans d’autres coins du monde ou de notre société, la fragilité fait partie du quotidien. Mais nous qui sommes habitués à tant de confort, nous pensions avoir oublié la fragilité. Ou nous l’avons nié. La tentation est en effet de cacher la fragilité, de la croire éphémère, aisément surmontable. Non, le chrétien sait que Dieu lui-même s’est rendu fragile, vulnérable, en son Fils crucifié. Et que précisément là, la force de Dieu peut se manifester. « C’est quand je suis faible, que je suis fort » (2 Co 12,10). Premier combat : accepter tant de fragilités. Cela demande beaucoup d’humilité.

Cela peut nous faire croire qu’il nous faut à tous prix revenir à la situation antérieure, à avant. C’est un leurre, une pure illusion. Nous avons à quitter des temps révolus, sans trop de mélancolie, sans regarder en arrière, au risque sinon d’être transformés en statues de sel, comme la femme de Loth (Gn 12,26).  Il nous faut accepter que « nous ne sommes pas dans une époque de changements, mais dans un changement d’époque » (Pape François). Deuxième combat : ne pas regarder en arrière.

Le climat anxiogène qui nous entoure fait monter en nous la peur. Ou plutôt des peurs. Des peurs identifiables, des angoisses subtiles qui se cachent derrière. Des peurs, certaines tout à fait légitimes, mais qui nous paralysent. De peurs qui font peur. Exactement ce qu’attend le Tentateur pour nous faire faire n’importe quoi. Il nous faut garder, comme le Christ, envers et contre tout, un esprit ouvert et une confiance, ancrée dans notre foi. Troisième combat : ne pas avoir peur de sa peur.

La distanciation sociale, qui est nécessaire au plan sanitaire, induit hélas d’autres prises de distance. Une distanciation psychologique, qui nous éloigne de l’autre, qui fait qu’on s’en désintéresse. Mon prochain, s’il est lointain, ne serait-il donc plus mon prochain ? Le Pape François, dans se toute récente encyclique Fratelli tutti, nous rappelle que la fraternité ne connaît pas de distances physiques. Quatrième combat : rester proche, se faire proche. Par d’autres moyens certes. Mais se vouloir proche.

Nous portons des masques. Pour ne pas respirer le virus. Mais ne portions-nous pas depuis longtemps des masques ? Plus subtils, plus discrets que ces morceaux de tissu. Des masques pour nous faire passer pour un autre. Le Tentateur aime que nous nous déguisions, que nous habitions un personnage qui n’est pas nous. Cinquième combat : être soi, rester soi. Quelles que soient nos envies de masques.

Les experts ne sont guère d’accord entre eux. Les gouvernements se disputent sur les règles à appliquer, les restrictions à mettre en œuvre. Les tensions deviennent palpables. Le Tentateur adore ! Car il est diabolos, le diviseur. Sixième combat : que l’Esprit Saint qui habite en nous, nous garde dans l’unité.

Et enfin, subtile tentation, si discrète, si insidieuse pourtant : baisser les bras. Le à quoi bon, le tant pis. Se laisser aller, avec le courant. Voici le septième combat : le découragement.

Que cette crise, comme le mot crisis l’indique, soit vraiment, pour chacun, un temps de discernement. Que nos mains si propres par le gel hydro-alcoolique ne nous empêchent pas d’être salies, dans le service à nos frères. Que la contagion que nous redoutons, ne nous retienne pas d’être contagieux de l’amour de Dieu. Car, on me l’a confirmé en haut-lieu : il n’y a pas de chrétien asymptomatique.

+Jean Kockerols

Un numéro de GSM à votre écoute

Depuis le 5 novembre, une ligne téléphonique est ouverte dans tout le diocèse de Liège. Des aumôniers et visiteurs de prisons, d’hôpitaux et des centres de migrants se relayent pour offrir un temps d’écoute avec leur spécificité. Ce sont des personnes formées dans l’accompagnement. Dans le cadre de cette opération, il s’agit de donner un peu d’attention et de soutien aux personnes qui sont dans le besoin. Parler, pouvoir se dire, pouvoir mettre des mots sur ce que l’on ressent et être écouté peut vraiment aider ! Merci de transmettre cette information le plus largement possible autour de vous.