Edito d’Anne

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Les jours ensoleillés que nous venons de vivre en mars sont encore une fois venus conforter une impression que je ressens à chaque retour du printemps : la vie se joue de ce qui semble mort ! Sur des branches qui paraissent sèches, de jeunes bourgeons commencent à pointer et même à vouloir éclater, des fleurs s’ouvrent offrant un prisme de couleurs qui réjouissent les yeux et réconfortent l’âme. Ma respiration se fait plus ample et je me surprends à sourire quand mes yeux explorent le jardin et ses alentours. C’est bientôt Pâques !

Oui, Pâques est, pour moi, lié à la nature et donc forcément à la vie… d’abord et avant tout à la vie. Mais aussi à la mort, c’est inévitable.

Pâques c’est cette fête bizarre où la détresse et l’angoisse font soudain place à la joie et à l’espérance ; cette fête qui fait du bois du supplice le nouvel étendard de la vie en abondance ; cette fête où le corps meurtri, brisé, avachi de Jésus se redresse et relève avec lui tous les affligés, les opprimés, les humiliés, les prostrés, les « niés »… toutes celles et ceux qui rêvent qu’il  y a une vie avant la mort.

Ne l’oublions jamais, Pâques nous montre en pleine face que tout ce qui est beau dans la vie et l’humanité peut être sali par la violence, le mal, les injustices… mais que depuis Jésus la vie ne se laisse pas anéantir par les forces de mort. C’est hautement subversif parce qu’avec Jésus, c’en est fini du silence des victimes imposé par la superbe des tyrans indifférents à la souffrance de leur petit monde.

Pâques nous dit que Dieu est clairement aux côtés des femmes et des hommes déshumanisés, réduits à l’état de choses, et sa présence, juste là, à leurs côtés, fait de leur silence une clameur assourdissante. Si nous ne l’entendons pas, c’est que nous n’avons pas encore compris ce que la mort et la résurrection du Christ Jésus nous murmure depuis deux millénaires : ne regardez pas le monde à partir de ceux qui dominent et imposent leur force, quelle qu’elle soit… regardez le monde par le bas, regardez la vie toute fragile de ceux qui sont méprisés et exclus. Les forces de l’amour et de la solidarité sont bien plus grandes que les forces de mort.

Pâques c’est cette fête qui convertit même la mort pour en faire, non plus l’arme du pouvoir, de la peur et de la violence, mais la compagne de la vie tout simplement… un moment de la vie … et pas le contraire.

L’Édito de septembre

Deux mois se sont écoulés depuis notre dernière newsletter.
Deux mois seulement et une foule d’événements qui nous ont appris que nous nous trompons lourdement si nous pensons que notre mode de vie nous est définitivement acquis et que nous pouvons parcourir les chemins de la vie sans nous tracasser de rien ni de personne.

Il suffit de quelques instants pour comprendre que la vie peut basculer et vous jeter plus bas que terre dans la peur du lendemain, l’incertitude et la mort… que ce soit à Haïti, en Afghanistan, en Chine, en Méditerranée ou… en Wallonie.

Il n’y a pas de catastrophes plus ou moins graves selon qu’elles se déroulent près ou loin de chez nous.

Ce sont chaque fois des enfants, des femmes et des hommes jetés sur les routes, anéantis, les mains vides, les yeux effrayés, la peur au ventre et qui  ne demandent qu’une chose : ne pas être ignorés, ne jamais devenir « personne ».

C’est toujours un appel à tous ceux qui ont un peu plus de chance de se montrer à la hauteur de l’humanité que nous partageons tous.

Il n’y a pas « eux » et « nous » ; il n’y a aucune cause plus prioritaire que l’autre. Il y a juste des soeurs et des frères en humanité dont la détresse ne peut laisser sourds et aveugles sur les dysfonctionnements de notre monde qui permet « ça » !

Il y a des « oui » à offrir et des « non » à marteler.

Et me revient à la mémoire ce texte de Dom Helder Camara dont je vous livre un extrait :

« (…) Je ne croirai pas que je n’ai pas à m’occuper de ce qui se passe loin d’ici. Je veux croire que le monde entier est ma maison, et que tous moissonnent ce que tous ont semé. Je ne croirai pas que je puisse là-bas combattre l’oppression, si je tolère ici l’injustice. (…) Je veux croire à l’action modeste, à l’amour aux mains nues et à la paix sur la terre. (…) J’ose croire au rêve de Dieu même : un ciel nouveau, une terre où la justice habitera. »

Bonne rentrée pétrie d’humanité, de lucidité et d’espérance !

Anne

L’Édito

Deux mois se sont écoulés depuis notre dernière newsletter.
Deux mois seulement et une foule d’événements qui nous ont appris que nous nous trompons lourdement si nous pensons que notre mode de vie nous est définitivement acquis et que nous pouvons parcourir les chemins de la vie sans nous tracasser de rien ni de personne.

Il suffit de quelques instants pour comprendre que la vie peut basculer et vous jeter plus bas que terre dans la peur du lendemain, l’incertitude et la mort… que ce soit à Haïti, en Afghanistan, en Chine, en Méditerranée ou… en Wallonie.

Il n’y a pas de catastrophes plus ou moins graves selon qu’elles se déroulent près ou loin de chez nous.

Ce sont chaque fois des enfants, des femmes et des hommes jetés sur les routes, anéantis, les mains vides, les yeux effrayés, la peur au ventre et qui  ne demandent qu’une chose : ne pas être ignorés, ne jamais devenir « personne ».

C’est toujours un appel à tous ceux qui ont un peu plus de chance de se montrer à la hauteur de l’humanité que nous partageons tous.

Il n’y a pas « eux » et « nous » ; il n’y a aucune cause plus prioritaire que l’autre. Il y a juste des soeurs et des frères en humanité dont la détresse ne peut laisser sourds et aveugles sur les dysfonctionnements de notre monde qui permet « ça » !

Il y a des « oui » à offrir et des « non » à marteler.

Et me revient à la mémoire ce texte de Dom Helder Camara dont je vous livre un extrait :« (…) Je ne croirai pas que je n’ai pas à m’occuper de ce qui se passe loin d’ici. Je veux croire que le monde entier est ma maison, et que tous moissonnent ce que tous ont semé. Je ne croirai pas que je puisse là-bas combattre l’oppression, si je tolère ici l’injustice. (…) Je veux croire à l’action modeste, à l’amour aux mains nues et à la paix sur la terre. (…) J’ose croire au rêve de Dieu même : un ciel nouveau, une terre où la justice habitera. »

Bonne rentrée pétrie d’humanité, de lucidité et d’espérance !

Edito mars 21

Il était une fois ….

Il était une fois une famille bienheureuse : papa, maman, des enfants, une maison avec jardin, une belle situation… Une belle énergie circulait entre eux. Chacun pouvait trouver en l’autre l’écoute, la confiance, l’amour dont il avait besoin pour s’épanouir telle une belle fleur au printemps !

Mais en est-il vraiment ainsi dans la réalité ? Ne nous voilons-nous pas la face … de temps en temps ?

Si des familles épanouies et sans histoire existent autour de nous, nombreuses sont les familles blessées, en crise, éclatées, recomposées ou monoparentales. Elles vivent des difficultés dans le silence, comme si c’était tabou, la souffrance !  Car les contes de notre enfance nous ont fait miroiter la famille idéale : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants !!

Soyons réalistes ! Les problèmes, exacerbés par la crise sanitaire actuelle, sont multiples : manque de dialogue, d’écoute, de confiance en soi ; individualisme grandissant ; longues journées de travail et/ou télétravail (avec des enfants !) ; problèmes éducatifs ; migrations forcées ; guerres ; corruption ; culture du « déchet » (on prend, on utilise, on jette) ; difficultés économiques toujours plus grandes, avenir de plus en plus incertain ; crise du logement ; violences intrafamiliales ; abus sexuels ; manque de perspectives ; addictions ; …

Conséquences ? Anxiété, stress, colère, agressivité, violence, isolement, solitude, dysfonctionnement familial, crise, divorce, séparation, …

Et Dieu, dans tout ça, que fait-il ? Il brille par son absence ? Comment ne pas douter ?

[…] « Ce regard sur la réalité de la situation des familles dans le monde d’aujourd’hui, [..] est un appel à réveiller « une créativité missionnaire » et à libérer « les énergies de l’espérance » (AL57) » (1)

Le Carême nous offre peut-être l’occasion de changer notre regard et d’envisager « l’aujourd’hui » autrement :

  • Par le jeûne : C’est, par exemple, diminuer l’attention portée à Internet, à la TV, aux réseaux sociaux, …c’est (ré)apprendre à faire silence, faire le vide en soi, reconnaître ce qui est bien pour soi-même, se faire confiance, … C’est favoriser la marche, le sport, la méditation, la lecture, la créativité, les activités artistiques, ….
  • Par le partage : c’est se décentrer de soi-même pour se tourner vers les autres : être plus à l’écoute de ses proches, prendre des nouvelles de ses voisins, amis, …c’est envoyer une carte, aider une personne isolée, (re)découvrir le plaisir d’être ensemble, jouer, cuisiner, parler,… en famille, en couple, …
  • Par la prière : c’est laisser plus de place à Dieu, à l’imprévu, à l’action de l’Esprit-Saint. C’est remercier, rendre grâce, demander du soutien, du discernement. C’est (se) pardonner, demander pardon… C’est reconnaître avec humilité nos faiblesses, nos fragilités, ….

De la « créativité missionnaire« , le pape en a eue ! A la suite de la pandémie, François a décrété une année « Famille Amoris Laetitia ». Elle débutera ce 19 mars, fête de Saint-Joseph. Il l’a désirée pour que, partout, la famille soit mise au centre de l’attention pastorale. Pour célébrer de multiples façons l’amour, la générosité, la solidarité et l’entraide qui s’y vivent au quotidien. Pour épauler et accompagner les familles fragilisées. Un programme dont nous sommes tous responsables et protagonistes !

Que la montée vers Pâques vous aide à vivre des résurrections quotidiennes, des transformations grâce à la puissance de Dieu ! Car rien n’est impossible pour Lui … à qui sait demander !

(1) p.52 dans « La joie de l’amour », édition présentée et annotée sous la direction du Service national Famille et Société, Conférence des évêques de France et da la faculté de théologie du Centre de Sèvres