L’édito

« Et si c’était quand même bien d’être vieux ? »1

Vieillir, en étant en plus ou moins en bonne santé, est un privilège !

Vieillir, c’est se réinventer !

Vieillir, c’est accepter de ralentir le rythme effréné des activités mené pendant des décennies. C’est accueillir ses rides un peu plus creuses. C’est accepter ses cheveux blancs ! C’est prendre un peu plus de temps pour soi…. Se poser. Découvrir d’autres activités comme les voyages, le jardinage, les exercices physiques au grand air, le bénévolat ou que sais-je …

Vieillir donne le privilège de connaître ses petits-enfants et quelquefois ses arrière-petits-enfants !

Quelle immense joie d’être grands-parents ! Voir leur frimousse souriante accourir vers vous à la sortie de l’école ou répondre à leur demande quand ils souhaitent loger chez vous !

Etre grands-parents, c’est être entre deux générations avec des besoins bien différents : les enfants ont besoin de leurs parents pour s’occuper de leurs petits et les arrière-grands-parents ont besoin de leurs enfants pour la gestion du quotidien quand ce n’est pas de les accompagner dans la maladie…

Quel jeu d’équilibriste entre les tout-petits et les aînés, entre la vie et les « tout-proches » de la mort !

Accompagner un parent malade à domicile (tout dépend du type de maladie, bien entendu !) est aussi un privilège … pour lui-même et pour sa famille.

C’est une aventure dont on connait l’issue mais dont on ne soupçonne pas le remue-ménage émotionnel qui se produit en chacun ! Observer chaque semaine, chaque jour sa dégradation physique ou celle de l’autre, se sentir humilié lorsque les gestes les plus basiques deviennent impossibles, ressentir l’humiliation de l’autre, tenter de le rassurer dans les moments d’angoisse en priant, le voir s’éteindre tout doucement…

Jacques Salomé dit dans son livre « Bonjour Tendresse » qu’  « il faut beaucoup d’amour et d’humour pour bien vieillir. »

C’est ce que je vous souhaite : vieillissez et aimez ! Désirez et profitez tant qu’il y a de la vie en vous ! Sentez-vous jeunes dans votre corps, dans votre tête !

Bénédicte

Quelques phrases ou proverbes célèbres

Steve Evans
  • On reste jeune tant qu’on fait des projets.
  • Vieillir est obligatoire, mais grandir est un choix.
  • À chaque saison ses fleurs, à chaque âge son bonheur.
  • Grandir en préservant la joie au cœur, c’est vieillir en beauté.
  • Le bonheur supprime la vieillesse. ~ Kafka
  • Avec l’âge, la beauté devient intérieure. ~ Raph W. Emerson
  • Il faut beaucoup d’amour et d’humour pour bien vieillir. ~ Jacques Salomé (Bonjour Tendresse)

Quelques phrases célèbres trouvées dans le livre « La voyageuse de nuit » de Laure Adler (Edition Grasset-2020) :

  • « L’homme et la mort ne se rencontrent jamais car quand il vit, elle n’est pas là et quand elle survient, c’est lui qui n’est plus. » (Epicure)
  • « On est toujours la vieille ou le vieux de quelqu’un. Autant s’y préparer. » (Laure Adler)
  • « J’ai attendu impatiemment de devenir vieux. Parce que cela pouvait être un moyen d’échapper à ce que les gens attendent de vous. » (Lars Norén – phrase d’introduction du livre). Celui-ci, auteur de la pièce de théâtre « Poussière » , met en scène de très vieilles personnes qui sont entre la fin de vie et l’approche de la mort, l’une d’elle s’approche des autres et leur crie : « A-t-on vraiment pris le temps de devenir jeune ? » et son comparse de répondre : « Je connais beaucoup de petits vieux qui ont la trentaine et qui me donnent le cafard et un certain nombre de nonagénaires qui me donnent la pêche. »
  • Laure Adler cite aussi ces paroles de Simone de Beauvoir tirées du livre « La Vieillesse » : « Vieillir ce serait donc vivre en sachant ce qui est le plus important pour soi, tout en se projetant dans l’avenir. Ne jamais se sentir « arrêté » ». Elle ajoute « : « Chaque jeune deviendra, lui aussi, un vieux et la jeunesse, elle aussi, n’a qu’un temps. Tout vieux a été jeune mais tout jeune n’a pas eu, comme chaque vieux, le privilège de mettre à distance les vacarmes du temps qui obstruent l’intensité du présent… » Et Laure ajoute : « Et si c’était quand même bien d’être vieux ? »

 »Face à la dépendance en famille »

KTO propose dans cette série « Vie de famille » , quatre vidéos avec des témoignages et des points de repères.

Face à la dépendance en famille : quelles questions ? (1/4)
Voir son parent vieillir, perdre progressivement son autonomie, quelles sont les questions qu’un enfant se pose face à l’arrivée de la dépendance de ses parents ? Comment réagir quand on découvre progressivement que son parent ne peut plus tout faire ? Quelle relation nouer ? Qu’est-ce qui change dans le regard ? Faire le deuil de l’image de son parent jeune ? A quel moment agir ? 

Face à la dépendance en famille : l’accompagnement au quotidien (2/4)
Si certaines personnes âgées vont en maison de retraite, beaucoup souhaitent poursuivre leur vie dans la maison où elles ont toujours vécu. Mais l’âge rend parfois difficile une vie indépendante. Quel accompagnement les enfants peuvent-ils faire et comment s’occuper de ses parents lorsqu’ils deviennent dépendants ? Comment discerner et quels moyens prendre pour aider la personne à rester chez elle ?

Face à la dépendance en famille : quel témoignage ? (3/4)
Quand l’âge arrive, la dépendance s’installe parfois peu à peu, les personnes âgées sont confrontées à plus de solitude et de nouvelles questions se posent à eux. Quelle espérance garder ? Comment apprendre à demander de l’aide autour de soi ? Comment accepter cette nouvelle situation ? Le témoignage de Wendelina, en Belgique.

Face à la dépendance en famille : quel soutien dans le couple ? (4/4)
« Mariés pour le meilleur et pour le pire » ! Quand arrive le temps de la vieillesse, un nouveau rythme s’installe. Avec l’âge, la maladie parfois, celui que l’on aime ne peut plus vivre la même vie qu’avant. Faire les petits gestes du quotidien à sa place, l’aider dans la vie de tous les jours…Comment faire face à la dépendance de son conjoint ? Quel nouveau regard porter sur lui ? Quel soutien lui apporter ? Témoignages de Bernadette et Pierre, en Belgique.

Les aidants proches reconnus

La loi du 17 mai 2019 relative à la reconnaissance des aidants proches est entrée en application. Ces derniers ont désormais un statut et des congés thématiques accordés. Enfin ! disent les quelque 800.000 personnes concernées en Belgique.

Après plus d’un an de retard, le congé spécial pour aidant proche et le statut qui l’accompagne sont finalement d’application depuis le 1er septembre. Une nouvelle importante, passée presque inaperçue dans l’actualité dominée par la crise de coronavirus et la formation du gouvernement. Cette avancée aurait déjà dû être d’application le 1er octobre 2019; l’accumulation de retards en a décidé autrement. Mais aujourd’hui, les aidants proches peuvent se réjouir d’avoir gagné une manche, eux qui se considèrent souvent comme des oubliés. L’occasion de rappeler toute leur importance avec Céline Feuillat, chargée de projets et porte-parole à l’asbl Aidants proches.

Quels sont les changements qui vont impacter la vie de ces personnes?
« Les aidants proches vont pouvoir bénéficier d’une reconnaissance, et pour les salariés du secteur privé et public de congés thématiques pour aider davantage leurs proches. Pour l’asbl, cette reconnaissance va servir de levier pour obtenir du prochain gouvernement d’autres avancées sociales, notamment en ce qui concerne la pension. Une première étape qui en appelle d’autres », explique Céline Feuillat. Trop complexes pour être présentées en quelques mots, les conditions d’obtention de la reconnaissance et du congé thématique sont présentes sur les sites des différentes caisses d’allocations sociales.

Des femmes majoritairement concernées

Parmi les 10% de la population concernés, peut-on dégager un profil type de l’aidant proche?
« Même s’il est difficile de généraliser, l’aidant proche est principalement une femme. Qui travaille, est mariée et a des enfants. Celle qui fait partie de ce que nous nommons la génération sandwich.
Prise entre des parents vieillissants et des grands enfants encore à charge. Une femme qui a souvent mis sa carrière en mode pause ou réduite pour s’occuper d’un proche dans le besoin », précise la chargée de projets.

Mais quelles sont les plaintes formulées par les aidants?
« Je ne parlerais pas de plaintes, précise Céline Feuillat, mais de besoins. Prioritaires, comme celui de pouvoir bénéficier d’un répit, au niveau aussi bien professionnel que personnel tant la double charge est lourde à porter. L’épuisement a été constaté par de nombreuses études. Concilier toutes ces tâches se révèle très compliqué, très lourd à porter. Le congé thématique sera donc le bienvenu. Des aidants proches qui sont aussi dans le besoin d’informations, de possibilité d’expression. » Cette avancée sociale est d’autant plus importante en ce moment où la crise sanitaire que nous traversons a impacté la situation de ces « saint-bernard ». « Le Covid-19 a effectivement énormément compliqué (et complique toujours) les choses. Avec la Haute Ecole de Gand, nous avons réalisé une étude à ce sujet, dont les premiers résultats montrent que l’isolement social vécu par les aidants proches a énormément augmenté depuis mars. Par l’arrêt ou la réduction importante de nombreux services, beaucoup d’aidants proches se sont retrouvés livrés à eux-mêmes pour gérer leurs proches dans le besoin. Avec les conséquences que l’on devine sur leur santé, dont une hausse du stress. »

Une réalité difficile à vivre

Derrière la froideur du texte législatif se cache un quotidien pénible et épuisant. Celui vécu par les aidants proches, environ 800.000 en Belgique. Des femmes et des hommes qui ont décidé de sacrifier une large part de leur vie pour la dédier au soutien d’un proche aimé. Comme Diane, une jeune quinquagénaire croisée sur un forum. Seule, elle accompagne et s’occupe de sa maman de 87 ans. « Pour moi, ce statut constitue une belle récompense du travail que j’effectue jour après jour. Je ne suis plus une ombre. Enfin ! Même si tout ce que je recherche, finalement, c’est le bien-être apporté à ma mère, pour lui permettre une fin de vie plus agréable. Avec mon travail à temps partiel, j’ai le temps pour ses courses, les démarches administratives ou médicales. Et je n’ai pas le choix, je n’ai pas les moyens d’envisager un placement en maison de repos », précise-t-elle. La voix de Diane témoigne d’une certaine fatigue.

La situation est-elle plus pénible à supporter en cette période de crise liée au Covid-19?
« Oui, c’est vrai, les derniers mois ont été plus éprouvants que d’ordinaire. Avec la grande crainte d’être contaminée et de ne plus pouvoir exercer mon rôle d’aidant proche. Celle aussi de contaminer ma mère et de devoir faire face à une hospitalisation ou pire, à son décès. Le confinement a donné lieu aussi à un ralentissement des services d’accompagnement disponibles. Comme les femmes de ménage, les commandes de repas etc. Et donc à du travail supplémentaire pour moi. Alors oui, c’est vrai, je suis épuisée. Mais j’ai toujours la force et la volonté de continuer. »

Souvenez-vous, lors du confinement les membres du corps médical ont été applaudis chaque soir. Geste mérité, il va sans dire. Mais qui serait tout aussi approprié pour ces centaines de milliers d’anonymes qui mettent ces valeurs chrétiennes au service des autres. Des aidants proches… du cœur.

✐ Philippe DEGOUY

Journal Dimanche n°33 – 20 Septembre 20

www.aidants-proches.be

En forme pour faire face au(x) virus !

Article du Journal Dimanche n° 25- 24 juin 2020, page 10 – ✐ Nancy GOETHALS

Par ses effets anti-inflammatoires, l’exercice physique permet de mieux faire face aux maladies. Si d’autres facteurs jouent aussi, notre santé est donc partiellement dépendante de notre bonne condition physique. Mais qu’entend-on par ces trois mots?

Il ne faut pas être un athlète de haut niveau pour se considérer en bonne santé », explique la professeure Louise Deldicque qui travaille à la faculté des Sciences de la Motricité de l’UCLouvain, avec le professeur Marc Francaux. Ils ont récemment publié une étude(*) sur le lien entre une bonne condition physique et une possible protection contre les inflammations dues au coronavirus.

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TANT DE BIENFAITS POUR NOTRE SANTÉ !

En plus de stimuler la dopamine – l’hormone du bonheur! -, l’activité physique

  • développe les vaisseaux sanguins, ce qui assure une meilleure circulation sanguine.
  • joue sur la fréquence cardiaque, ce qui préserve efficacement le cœur.
  • diminue la tension même si, pendant l’activité physique, elle l’augmente.

Le bénéfice se ressent sur les 22-23 heures restantes de la journée. De plus, bouger

  • régule le poids.
  • avec l’âge, préserve les neurones et favorise les connexions.
    renforce l’action des médicaments et permet de réduire leur utilisation.
  • par ses effets directs sur la fonction pulmonaire, peut réduire le risque, la durée et la gravité des infections virales.

L’exercice physique est donc un adjuvant important sans être le remède à tout.

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En outre, ces bienfaits se manifestent à condition de pratiquer régulièrement et durablement. Ceci dit, au début de la pratique, le corps fatigue plus. Il faut passer ce cap pour enfin se sentir bien en faisant de l’activité physique. Mais quand on ne peut plus s’en passer, on sait que ce cap est franchi. Louise Deldicque précise donc: « Notre travail en tant qu’éducateurs physiques ou professionnels de la santé, c’est de comprendre les mécanismes, de pouvoir vulgariser, dire pourquoi l’activité physique est intéressante et dans quelles conditions on peut la pratiquer. » Dès le moment où l’on comprend, on est motivé et on… agit!

✐ N.G.

(*) La traduction du titre anglais de l’étude est « Une bonne condition physique protège-t-elle contre les réponses pro-inflammatoires induite par le coronavirus? », H. Zbinden-Foncea, M. Francaux, L. Deldicque et J.A. Hawley, 23/04/2020.

A vos compteurs!

Ces 150 minutes peuvent être réparties sur la semaine: trois fois 50 minutes ou cinq fois 30. C’est accessible à tout le monde, même avec une vie dense. Monter les escaliers, faire ses courses à pied, jardiner…, cela fait aussi partie des 150 minutes et permet déjà d’être en meilleure santé. « Le problème dans les maisons de repos c’est qu’on fait tout pour les seniors qui sont donc vraiment inactifs. C’est en partie pour cela qu’ils ont été si ,touchés par le coronavirus », explique la chercheuse de l’UCLouvain. « Le fait de bouger, de contracter les muscles, d’une part, renforce le système immunitaire et, d’autre part, procure un niveau suffisant de forme physique cardio-respiratoire. » Or, le virus provoque justement des dégâts dans les voies respiratoires; mieux les protéger peut donc s’avérer très utile, voire salvateur!« Attention! Il y a toujours des exceptions à la règle et ce serait très dangereux de dire que l’activité physique est bonne sur tous les plans », insiste Louise Deldicque. En effet, l’aspect génétique intervient aussi; dès lors des personnes actives et en bonne santé sont mortes à cause du coronavirus. Ainsi donc, l’exercice physique ne protège pas à 100% du virus et n’empêche pas celui-ci d’entrer dans l’organisme. Il n’est donc pas préconisé en traitement exclusif mais vient en complément d’autres traitements médicaux, supervisés par un médecin et en accord avec le diagnostic médical.

En prévention, certainement!

« Pour répondre à des problématiques de santé, la prévention est le maître-mot et c’est le premier rôle de l’activité physique », explique la chercheuse. En curatif, l’activité physique peut être maintenue tant que les symptômes se limitent à un rhume. En effet, le système immunitaire – renforcé par l’activité physique – est capable de réagir rapidement contre l’attaque du virus mais uniquement chez les patients très peu atteints. Mais Louise Deldicque nous met en garde: « Quand l’inflammation est trop développée – une pneumonie par exemple –, l’activité néfaste. Il faut donc plutôt prévenir par l’activité physique que vouloir guérir. »

Fièvre = stop!

« D’ailleurs, poursuit-elle, en cas defièvre (38° ou plus), on arrête toute activité physique car cela peut engendrer d’autres dérèglements. » Selon l’étude qu’elle a menée avec ses confrères,« la progression du COVID-19 dépend en grande partie de l’état de santé initial d’un individu et de la réponse immunitaire déclenchée par l’infection. Si la personne est déjà fragile à cause d’autres maladies fortement inflammatoires comme l’obésité ou le diabète, il s’en suit une inflammation pulmonaire qui peut être mortelle ».

Cet état inflammatoire causé par d’autres maladies et dit de ‘bas grade’ apparaît aussi avec le vieillissement et l’usure des cellules. C’est un phénomène normal qui ne pose pas de problèmes, sauf en cas d’attaques virales. C’est pourquoi les personnes âgées, même si elles ne présentent pas de signes de comorbidité, sont des personnes à risque. D’où l’importance pour les seniors de rester actifs.

Cascade de problèmes…

Le problème c’est qu’actuellement il y a aussi une ‘pandémie d’inactivité physique’ qui concerne essentiellement le monde occidental. « Bien sûr, ce serait trop réducteur de dire que la pandémie de coronavirus est due uniquement à l’inactivité physique. Cependant, explique la chercheuse,la relation entre obésité ou diabète et COVID-19 est de plus en plus évidente car il y a déjà des inflammations présentes dans l’organisme. Les virus s’installent dans ce cas plus facilement et peuvent alors faire des ravages. Les gens sains attrapent aussi le virus mais ne développent pas les symptômes que les diabétiques ou les obèses ont connus. Ce constat va sans doute nous conduire à soigner l’obésité ou le diabète non pour ce que sont ces maladies mais pour tout ce qu’elles peuvent engendrer comme conséquences secondaires. »

… et solutions en cascade?

Beaucoup de maladies sont liées à notre époque: le cancer, le VIH, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer ou de Parkinson) et l’obésité. En réponse aux problématiques de santé, l’activité physique fait donc partie des solutions mais n’est pas la seule. Ceci dit, l’obésité et le diabète sont des maladies qu’on peut facilement éviter grâce à une activité physique régulière. En la proposant aux personnes à risque de développer ces maladies – les prédiabétiques, les gens en surpoids mais pas encore obèses – on a vraiment plus d’impact, sans recourir à des médicaments et à moindre coût pour la sécurité sociale.« Nous, chercheurs, cela nous occupera beaucoup dans les années à venir », conclut Louise Deldicque. Si c’est au bénéfice de notre santé, tant mieux!

✐ Nancy GOETHALS

« Vieillir en étant bien informé.e » !

En partenariat avec la Fondation Roi Baudouin, la Fédération royale du Notariat belge a publié une brochure consacrée au vieillissement. Disponible gratuitement, celle-ci envisage l’ensemble des aspects pratiques de la vie en société et en famille, seul ou accompagné.

En vieillissant, les besoins et les attentes évoluent, se modifient au fil du temps. Des questions se posent : serais-je encore capable de rester dans ma maison ? Qu’est-ce que l’habitat « kangourou » ou « intergénérationnel » ? Qu’en est-il de ma vie affective ? comment préparer ma retraite ? Que faire de mon temps libre ? Comment préparer la succession ? Comment anticiper les soins de santé que je voudrais recevoir ou ne pas recevoir à partir d’un certain moment ? Quels sont mes droits comme grand-parent lors d’un divorce ? ….

Vous trouverez en grande partie des réponses à votre questionnement dans la brochure « Vieillir en étant bien informé.e »

Télécharger la brochure

La retraite ?

La retraite ? Tout le monde en rêve ! Mais quand on s’en approche, cela peut être un peu déroutant ! Ré-apprendre à vivre à deux, organiser son temps libre, s’engager … pas toujours facile à vivre dans les premiers temps !  « Vies de famille » sur KTO propose quatre vidéos avec des témoignages, des points de repères.

Retraités : Vivre le changement (1/4)
Le temps de la retraite est souvent attendu avec intérêt par ceux dont l’âge s’en approche. Cette nouvelle étape de la vie marque un réel changement au quotidien. Alors comment appréhender ce nouveau rythme ? Faut-il se préparer à la retraite ? Et quel sens trouver à cette nouvelle étape de la vie ?

Retraités : Se retrouver en couple (2/4)
Quand arrive le temps de la retraite, les couples se retrouvent parfois face à face, à la maison, avec le temps devant soi. Mais comment se passe cette nouvelle vie de retraite à deux ? Quelles sont les clefs pour vivre au mieux ces retrouvailles au quotidien ? Quels sont les défis, et quelles sont les joies à vivre le temps de la retraite en couple ?


Retraités : Un temps pour se donner (3/4)
L’engagement citoyen ou associatif fait partie des activités principales des retraités ! Un retraité sur trois s’engage au service des autres au moment de la retraite. Pourquoi un tel engagement a-t-il du succès chez les retraités ? Quel sens en cette période de la vie où le rythme n’est plus le même ? Alors entre un temps pour rendre aux autres ce que l’on a reçu, pour rester utile à la société ou pour maintenir le lien social, toutes les motivations des retraités sont bonnes pour se donner !


Retraités : Un temps pour prier (4/4)
Au moment de la retraite, la prière peut prendre une autre saveur. Entre prière pour le monde, pour sa famille et bilan de sa vie, la retraite est souvent un temps propice pour être renouvelé dans sa prière. Le senior à la retraite a le temps pour redécouvrir à travers les Ecritures et la prière quotidienne, cette relation personnelle à Dieu que chacun est invité à vivre jusqu’au bout. La retraite : un temps pour préparer la Rencontre ultime.

En forme pour faire face au(x) virus

Il ne faut pas être un athlète de haut niveau pour se considérer en bonne santé », explique la professeure Louise Deldicque qui travaille à la faculté des Sciences de la Motricité de l’UCLouvain, avec le professeur Marc Francaux. Ils ont récemment publié une étude(*) sur le lien entre une bonne condition physique et une possible protection contre les inflammations dues au coronavirus. Louise Deldicque poursuit: « Par contre, il faut pratiquer 150 minutes d’activité physique par semaine à une intensité modérée. Cela correspond à de la marche rapide (5-6 km/h) pour un adulte. Pour un senior, ce rythme peut être moindre (3-4 km/h) car la capacité physique va diminuer avec l’âge; c’est physiologique et normal. »

A vos compteurs!

Ces 150 minutes peuvent être réparties sur la semaine: trois fois 50 minutes ou cinq fois 30. C’est accessible à tout le monde, même avec une vie dense. Monter les escaliers, faire ses courses à pied, jardiner…, cela fait aussi partie des 150 minutes et permet déjà d’être en meilleure santé. « Le problème dans les maisons de repos c’est qu’on fait tout pour les seniors qui sont donc vraiment inactifs. C’est en partie pour cela qu’ils ont été si touchés par le coronavirus », explique la chercheuse de l’UCLouvain. « Le fait de bouger, de contracter les muscles, d’une part, renforce le système immunitaire et, d’autre part, procure un niveau suffisant de forme physique cardio-respiratoire. » Or, le virus provoque justement des dégâts dans les voies respiratoires; mieux les protéger peut donc s’avérer très utile, voire salvateur!

« Attention! Il y a toujours des exceptions à la règle et ce serait très dangereux de dire que l’activité physique est bonne sur tous les plans », insiste Louise Deldicque. En effet, l’aspect génétique intervient aussi; dès lors des personnes actives et en bonne santé sont mortes à cause du coronavirus.

Ainsi donc, l’exercice physique ne protège pas à 100% du virus et n’empêche pas celui-ci d’entrer dans l’organisme. Il n’est donc pas préconisé en traitement exclusif mais vient en complément d’autres traitements médicaux, supervisés par un médecin et en accord avec le diagnostic médical.

En prévention, certainement!

« Pour répondre à des problématiques de santé, la prévention est le maître mot et c’est le premier rôle de l’activité physique », explique la chercheuse.

En curatif, l’activité physique peut être maintenue tant que les symptômes se limitent à un rhume. En effet, le système immunitaire – renforcé par l’activité physique – est capable de réagir rapidement contre l’attaque du virus mais uniquement chez les patients très peu atteints. Mais Louise Deldicque nous met en garde: « Quand l’inflammation est trop développée – une pneumonie par exemple –, l’activité physique pourrait même être néfaste. Il faut donc plutôt prévenir par l’activité physique que vouloir guérir. »

Fièvre = stop!

« D’ailleurs, poursuit-elle, en cas de fièvre (38° ou plus), on arrête toute activité physique car cela peut engendrer d’autres dérèglements. » Selon l’étude qu’elle a menée avec ses confrères, « la progression du COVID-19 dépend en grande partie de l’état de santé initial d’un individu et de la réponse immunitaire déclenchée par l’infection. Si la personne est déjà fragile à cause d’autres maladies fortement inflammatoires comme l’obésité ou le diabète, il s’en suit une inflammation pulmonaire qui peut être mortelle ». Cet état inflammatoire causé par d’autres maladies et dit de ‘bas grade’ apparaît aussi avec le vieillissement et l’usure des cellules. C’est un phénomène normal qui ne pose pas de problèmes, sauf en cas d’attaques virales. C’est pourquoi les personnes âgées, même si elles ne présentent pas de signes de comorbidité, sont des personnes à risque. D’où l’importance pour les seniors de rester actifs.

Cascade de problèmes…

Le problème c’est qu’actuellement il y a aussi une ‘pandémie d’inactivité physique’ qui concerne essentiellement le monde occidental. « Bien sûr, ce serait trop réducteur de dire que la pandémie de coronavirus est due uniquement à l’inactivité physique. Cependant, explique la chercheuse, la relation entre obésité ou diabète et COVID-19 est de plus en plus évidente car il y a déjà des inflammations présentes dans l’organisme. Les virus s’installent dans ce cas plus facilement et peuvent alors faire des ravages. Les gens sains attrapent aussi le virus mais ne développent pas

les symptômes que les diabétiques ou les obèses ont connus. Ce constat va sans doute nous conduire à soigner l’obésité ou le diabète non pour ce que sont ces maladies mais pour tout ce qu’elles peuvent engendrer comme conséquences secondaires. »

… et solutions en cascade?

Beaucoup de maladies sont liées à notre époque: le cancer, le VIH, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer ou de Parkinson) et l’obésité.

En réponse aux problématiques de santé, l’activité physique fait donc partie des solutions mais n’est pas la seule. Ceci dit, l’obésité et le diabète sont des maladies qu’on peut facilement éviter grâce à une activité physique régulière. En la proposant aux personnes à risque de développer ces maladies – les prédiabétiques, les gens en surpoids mais pas encore obèses – on a vraiment plus d’impact, sans recourir à des médicaments et à moindre coût pour la sécurité sociale.

« Nous, chercheurs, cela nous occupera beaucoup dans les années à venir », conclut Louise Deldicque. Si c’est au bénéfice de notre santé, tant mieux!

✐ Nancy GOETHALS

En forme pour faire face au(x) virus

Dimanche n°25 – 21 juin 20 – article de Nancy Goethals

Par ses effets anti-inflammatoires, l’exercice physique permet de mieux faire face aux maladies. Si d’autres facteurs jouent aussi, notre santé est donc partiellement dépendante de notre bonne condition physique. Mais qu’entend-on par ces trois mots? Lire la suite

Tant de bienfaits pour notre santé !

© Adobe Stock

En plus de stimuler la dopamine – l’hormone du bonheur! -, l’activité physique

  • développe les vaisseaux sanguins, ce qui assure une meilleure circulation sanguine.
  • joue sur la fréquence cardiaque, ce qui préserve efficacement le cœur.
  • diminue la tension même si, pendant l’activité physique, elle l’augmente.

Le bénéfice se ressent sur les 22-23 heures restantes de la journée.

  • régule le poids.
  • avec l’âge, préserve les neurones et favorise les connexions.
  • renforce l’action des médicaments et permet de réduire leur utilisation.
  • par ses effets directs sur la fonction pulmonaire, peut réduire le risque, la durée et la gravité des infections virales.

L’exercice physique est donc un adjuvant important sans être le remède à tout. En outre, ces bienfaits se manifestent à condition de pratiquer régulièrement et durablement. Ceci dit, au début de la pratique, le corps fatigue plus. Il faut passer ce cap pour enfin se sentir bien en faisant de l’activité physique. Mais quand on ne peut plus s’en passer, on sait que ce cap est franchi. Louise Deldicque précise donc: « Notre travail en tant qu’éducateurs physiques ou professionnels de la santé, c’est de comprendre les mécanismes, de pouvoir vulgariser, dire pourquoi l’activité physique est intéressante et dans quelles conditions on peut la pratiquer. » Dès le moment où l’on comprend, on est motivé et on… agit!

(*) La traduction du titre anglais de l’étude est « Une bonne condition physique protège-t-ellecontre les réponses pro-inflammatoires induite par le coronavirus? », H. Zbinden-Foncea, M. Francaux, L. Deldicque et J.A. Hawley, 23/04/2020.