De quoi est-il question ?

En matière de foi, il y a la doctrine (l’ensemble des affirmations ou explications qui constitue le contenu de cette foi) et la pastorale (les moyens mis en oeuvre pour que chacun connaisse la personne du Christ et comprenne la foi vivante de l’Eglise) . Il y a bien des situations particulières où la pastorale développe son action au souffle de l’esprit saint…

Imaginons qu’Arnaud soit catholique et Pascaline protestante. Ils s’aiment et décident de se marier. Tous les deux attachés à leur foi, ils souhaitent que leur consentement soit prononcé devant un prêtre et un pasteur. Que peut-on faire pour eux ?

Il s’agit donc d’un mariage mixte entre deux personnes chrétiennes mais de confessions différentes. Très souvent les fiancés attendent l’accompagnement commun des Eglises. Il n’y a cependant pas de mariage « oecuménique », c’est-à-dire au-delà des Eglises. Un mariage mixte demande donc d’être célébré dans une des Eglises, selon ses rites, même si ce mariage est reconnu par l’autre Eglise. La présence du ministre de l’autre Eglise signifie cette reconnaissance.

Il conviendra de veiller au respect dû à la foi de chacun, à son appartenance ecclésiale dès la préparation du mariage. Idéalement, la présence et l’accompagnement de représentants des deux Eglises est souhaitable pour honorer le cheminement de foi d’Arnaud et Pascaline  et partant, celui vers l’unité des chrétiens.

Les fiancés rédigeront une déclaration d’intention : il s’agit de formuler des engagements pour l’avenir. Arnaud et Pascaline réfléchiront ensemble à deux choses : le baptême et l’éducation chrétienne de leurs enfants. L’Eglise catholique souhaite qu’Arnaud fasse tout son possible -pas l’impossible- pour que ce baptême et cette éducation se fasse dans l’Eglise catholique. Pascaline peut avoir, elle aussi, le même genre de souhait. L’Eglise catholique comprend que la décision puisse ne pas se prendre dans l’immédiat ; elle entend bien respecter le cheminement des époux. Le droit canonique n’oblige pas Pascaline à signer une telle déclaration. Elle doit cependant être informée des engagements demandés à Arnaud. C’est le ministre du culte qui assure la préparation ou qui a la responsabilité de la rédaction du dossier, qui y notera les intentions de la partie non-catholique. Et cette note étoffera les motifs qui accompagnent la demande d’autorisation de mariage mixte.

Car oui, pour pouvoir se marier religieusement, Arnaud et Pascaline devront demander et obtenir une dispense de la part de l’autorité ecclésiastique du lieu, autrement dit l’évêque ou plus ordinairement son délégué aux dispenses.

Nous voici au jour « J ». Le mariage d’Arnaud et Pascaline aura lieu dans l’Eglise catholique sans eucharistie. La présence du pasteur protestant est évidemment souhaitable. C’est le ministre catholique qui préside la cérémonie selon les rites de l’Eglise catholique. L’autre ministre participera à tel ou tel moment de la cérémonie déterminé dans la préparation de la liturgie.

En conclusion, on pourrait dire que le mariage d’Arnaud et Pascaline, doit être vu et compris comme une grâce de progression vers l’unité des chrétiens plutôt que comme une source de difficulté ; il porte la marque de l’unité en Christ. Et puisque la célébration n’est pas le point final du mariage, l’accompagnement commencé demande à être poursuivi (comme pour tous les mariages d’ailleurs).